La teinture indigo au Mali

La teinture indigo au Mali

Les textiles indigo font partie des tenues traditionnelles largement portées en Afrique de l’ouest. Le Mali est un des pays africains qui s’est perfectionné au fil des décennies dans l’art de cette teinture naturelle. En Afrique de l’ouest, les teintures indigo sont de véritables œuvres artistiques confectionnées pour la plupart sur du coton biologique.

I. ORIGINE DE LA PLANTE

L’indigotier est un pigment tinctorial extrait de l’indigofera tinctoria, une jolie plante herbacée, à fleurs rose ou violette, de la famille des Fabacées.

La teinture à base de feuilles d’indigotier est utilisée au Mali depuis des siècles. Elle est obtenue à l’aide des feuilles de l’indigotier (Indigo tinctoria) que l’on nomme gala en bambara.

L’indigo est en fait un pigment bleu foncé, extrait des feuilles et des tiges de l’indigotier.

I. ORIGINE DE LA PLANTE

L’indigotier est un pigment tinctorial extrait de l’indigofera tinctoria, une jolie plante herbacée, à fleurs rose ou violette, de la famille des Fabacées.

La teinture à base de feuilles d’indigotier est utilisée au Mali depuis des siècles. Elle est obtenue à l’aide des feuilles de l’indigotier (Indigo tinctoria) que l’on nomme gala en bambara.

L’indigo est en fait un pigment bleu foncé, extrait des feuilles et des tiges de l’indigotier.

La plante d’indigotier est notamment utilisée en Afrique et en Chine pour ses propriétés antibactériennes et antifongiques. Les hommes et femmes Touaregs, peuple nomade du désert, portent des chèches et foulards de couleur indigo pour se protéger du soleil, grâce à ses fonctions anti-UV. 

II. HISTOIRE

La teinture indigo est l’un des colorants textiles les plus anciens. Il est probable que la découverte de cette teinture ait pu se faire indépendamment dans plusieurs civilisations (en Afrique, en Asie et en inde). Sa culture en Inde daterait de 6 000 ans avant notre ère.

On trouve, aussi, des traces de la plante en Mésopotamie et en Égypte ancienne 2 500 ans av. J.-C où des toiles à bandes bleues ont été retrouvées autour de certaines momies.

Les Mayas utilisaient également l’indigo mélangé à de l’argile pour faire des poteries ou de la peinture de couleur bleu

Les plus anciens textiles archéologiques trouvés en Afrique occidentale ont été découverts au Mali, dans les grottes de Bandiagara, dits le Pays Dogon. Certains d’entre eux dateraient du XIe ou XIIe siècle.

L’expansion de l’islam en Afrique noire au XIe siècle marque le désir pour les populations de se vêtir de manière plus couvrante. Tombouctou et Djenné étaient à l’époque (aux environs du XIe siècle) considérés comme des centres d’études islamiques réputés mais également des centres de production du coton. 

L’ethnie Soninké est l’une des premières à avoir introduit l’indigo sur le continent africain. Au fil du temps, les Dogons l’ont adopté comme tenue traditionnelle. L’indigo fut source de richesse dans le passé pour les populations qui maîtrisaient la technique de la cuve à fermentation. Cette donnée commence à changer depuis les années 50 où les colorants de synthèse commencent à faire leur apparition. 

III. MÉTHODE TRADITIONNELLE

Le processus de fabrication est défini en amont et les tâches sont réparties entre les femmes et les hommes, chacun jouant un rôle bien précis dans les nombreuses étapes de fabrication : 

• les femmes se chargent de récolter et filer le coton manuellement
• les tisserands (toujours des hommes) tissent les laizes de coton
• les femmes récupèrent les laizes pour les coudre et les teindre

Les feuilles d’indigotier sont récoltées à la fin de la saison des pluies. Elles sont ensuite pilées, séchées et conservées à l’abri de l’humidité.
L’étape suivante consiste à former des petites boules avec les feuilles et les mettre à tremper dans une décoction. 

Au Mali, la méthode traditionnelle de teinture consiste à fermenter les feuilles récoltées dans un milieu rendu alcalin grâce à de la cendre et y ajouter des substances sucrées comme du miel, des dattes ou de la mélasse. C’est une méthode assez longue qui peut durer plusieurs jours voire plusieurs semaines pour arriver à une fermentation après que la cuve a été légèrement chauffée à moins de 50°C.

Les teinturiers appellent le procédé de teinture de tissus à l’indigo une « cuve ». De nombreux villages perpétuent ce procédé de teinture ancestrale. 

Les tissus seront ensuite trempés dans la cuve une première fois. On observe alors une couleur entre le jaune et le vert.

L’exposition du tissu à l’air libre, réagissant au dioxygène, provoque une oxydation qui amène progressivement la couleur bleue.

Il faudra plusieurs trempages sur plusieurs jours pour obtenir une intensité de couleur de plus en plus foncée.


IV. SYMBOLIQUE

Chacun des motifs présents sur les tissus sont le résultat d’une technique de nouage propre à chaque design.
Ils revêtent une signification, un message particulier dont les secrets sont détenus par les fabricants ou les ethnies qui les portent.

Néanmoins, ce savoir-faire artisanal fait aujourd’hui partie, à notre grand regret, d’une histoire textile séculaire en voie de disparition.

Maison Laadani a l’ambition de contribuer à démocratiser l’utilisation de ces textiles à travers les pièces confectionnées pour la collection de linge de maison en indigo.